Je me sens un peu coupable d'avoir tant tardé à vous en parler alors que j'y suis allé en août dernier. C'est un peu comme l'Ambassade à Béziers dont je vous parlerai dans un prochain billet et où j'étais allé en novembre dernier avec des amis et dont je m'étais dit à haute voix « que faut-il faire pour avoir une étoile au Michelin ? ». Patatras, voilà qu'il vient de l'avoir son étoile dans le guide qui sort en cette fin février.
Retour au Temps de vivre. Autant vous donner le chemin depuis Montpellier : direction Millau par l'A75, sortir à Lodève-Nord (sortie n°52), au rond-point prendre direction Poujols, le restaurant est ensuite très bien indiqué, vous le trouverez à 4 km de la sortie. Laurent (un ancien du lycé hôtelier de Saint-Chély-d'Apscher puis second au Jardin des Sens pendant 4 ans) et Laurence Arrazat ont repris récemment ce restaurant situé en pleine campagne au décor rustique stylisé pour proposer une cuisine ancrée dans le terroir pour la vérité des produits, d'exécution raffinée pour les saveurs et la présentation et dont la réputation commence à grandir. La carte est volontairement resserrée : trois premiers plats, trois seconds plats et cinq desserts.
Ce midi-là, nous avions choisi le menu à 20 euros (soit un plat et un dessert) qui est servi en semaine le midi. Deux petits feuilletés (l'un aux graines de sésame, l'autre à la tapenade) suivis d'une soupe glacée de melon au muscat de Frontignan nous furent offerts en guise d'amuse-bouche et de mise en bouche pendant que nous discutions du vin à choisir dans la superbe carte des vins que nous présentait Laurence qui est une sommelière avisée. J'ai dénombré une trentaine de blancs, une dizaine de rosés et plus de cent cinquante rouges choisis parmi les très bons domaines de la région : pour ceux qui en rêvent plusieurs cuvées de Grange des Pères en blanc et en rouge et la plupart des vignerons reconnus (mas Mortiès, Mas Bruguière, domaine de Clovallon, domaine Henry, mas Haut Buis, domaine Montcalmes, domaine Peyre Rose, mas Jullien, château Léon Barral ......), pas de risque de mourir de soif. Un petit nombre de vins au verre bien choisis complètent le tableau. Notre choix se porta sur la cuvée des Carlines 2004 du mas du Haut-Buis (Olivier Jeantet à la Vacquerie) : rubis violacé intense, notes de fruits rouges et de cerise, jolie acidité et tanins assez présents. Ce vin s'accorda bien avec les plats que nous avions choisis : râble de lapin à la tapenade et salade à la vinaigrette de basilic servi avec une tuile au parmesan pour l'un et un magret de canard accompagné d'un risotto aux pignons pour l'autre. En dessert, une soupe de fruits rouges avec un sorbet à la griotte nous permit de terminer la bouteille sur un bon accord.
Le Temps de vivre Quartier Les Rials route de Poujols 34700 Soubès - 04 67 44 03 78
ouvert mardi au dimanche (juil-sept), du mercredi au dimanche (fév-juin et oct), du jeudi au dimanche (oct), fermé en janvier
Mot-clé - en goguette dans les guinguettes
dimanche 25 février 2007
Le Temps de vivre
Par Igor Gourévitch le dimanche 25 février 2007, 12:05 - babines et bibine
jeudi 22 février 2007
Wadja, tout simplement
Par Igor Gourévitch le jeudi 22 février 2007, 18:17 - babines et bibine
Je voulais vous en parler depuis longtemps, depuis fin septembre (2006) que j'y suis allé un midi avec deux amies. Certains voyageurs pressés l'appellent quelquefois « Wajda » comme le grand cinéaste car cela est plus courant en polonais ; je confesse que j'ai fait parfois l'erreur. Donc Wadja est une véritable institution, un bistrot de Montparnasse conservé dans son jus 1920 ; ça, c'est pour le cadre avec ses murs couverts d'œuvres diverses qui renvoient à cette époque et une salle à comptoir sans chichi (un peu bruyante) à banquettes de moleskine. Menu du midi à 15 euros pour 3 plats (12 euros pour 2 plats) avec suggestions du jour à l'ardoise. On se voit offrir une cuisine de famille revisitée par Thierry Coué (qui travaille avec méthode) avec de jolis plats comme une salade d'haricots verts et foie gras ou des pimientos del piquillos farcis au caviar d'aubergine en entrée et pour plat principal un croustillant de paleron de bœuf avec des carottes fondantes ou le gigot de 7 heures avec ses légumes. Des classiques aussi comme des lisettes ou du rognon de veau, servis généreusement. Vins bien choisis de vignerons aux méthodes naturelles et vins au verre assez nombreux : j'ai ainsi choisi pour 3,50 euros un verre de vin de cépage côt du domaine de la Puannerie (Elie et Mikaël Bouges) situé en Touraine.
Wadja - 10, rue de la Grande-Chaumière
75006 Paris (métro Vavin) - 01 46 33 02 02
fermé dimanche
lundi 19 février 2007
Pause gourmande à Hérépian
Par Igor Gourévitch le lundi 19 février 2007, 19:23 - babines et bibine
Hérépian, charmant village de la vallée de l'Orb, non loin de Bédarieux, près de Lamalou. L'Ocre rouge est au centre du village, la couleur de la façade vous le signalera. C'est Marion Deloulay qui vous accueillera aimablement dans la belle et grande salle voûtée. Avec Thierry, qui est en cuisine, ils ont repris en 2002 cet ancien relais de poste qui avait connu divers avatars (bergerie, boucherie, remise ...). Les menus portent des noms de cépage : cinsault (24 euros), grenache (27,50 euros), syrah (34 euros) ; en fin de semaine, un menu suggestion (38 euros) remplace le menu cinsault.
Nous nous sommes laissé tenter, en ce dimanche de février 2007, par le menu grenache. En entrée : croustillant d'escargots à la coriandre et croûtons de foie gras (saveur un peu trop discrète : pourquoi ne pas tenter les escargots aux grains de fenouil ou au pastis ?) ou bien saumon cru mariné aux aromates et crème d'huitres pochées (très fin). Pour plat, nous avons choisi : le poisson retour de la criée (un filet de dorade sur un lit de fondue de poireaux) et le râble de lapin au citron vert sur un risotto d'herbes ; belles saveurs et jolies présentations des assiettes sans fioritures inutiles. Passage par les fromages (un plateau offrant une dizaine de variétés bien choisies) avant d'aborder les desserts : nous avons choisi une tatin meringuée de pommes à la vergeoise brune et un biscuit financier aux zestes d'orange, quartiers marinés et crème au Grand Marnier ou encore une tarte aux poires, miel et pignons torréfiés avec sorbet pamplemousse et miel.
La carte des vins propose une cinquantaine de références parmi les productions de la région à prix sinon indolores mais du moins raisonnables compte tenu des usages dans la restauration en France. Faugères, Minervois et Saint-Chinian ne sont pas loin et bien représentés tandis que la vallée de l'Orb propose des vins de pays intéressants comme le pinot noir 2005 du domaine de Clovallon que nous avions choisi pour accompagner notre repas en complétant par un blanc au verre (cuvée Les Amandiers, 2005, domaine de la Liquière).
Site internet avec les menus : www.locrerouge.fr.
Le restaurant est ouvert le midi de jeudi à dimanche et le soir du mardi au samedi
12, place de la Croix 34600 Hérépian - 04 67 95 06 93
samedi 3 février 2007
Trois petits bonheurs culinaires (3ème épisode)
Par Igor Gourévitch le samedi 3 février 2007, 08:32 - babines et bibine
Avant de prendre le train à la gare de Lyon pour m'en revenir à Montpellier, j'ai encore eu une petite faim. J'aime bien aller au Train bleu dont j'apprécie le décor fastueux et le service hiérarchisé (accueil, chef de salle, chef de rang, garçon....), le menu Réjane à trois plats vin compris se laisse avaler pour un prix qui n'est pas exorbitant. Mais les plats de ce menu ne changent pas souvent et cette fois j'ai cherché un autre restaurant dans les environs de la gare.
Les brasseries ne manquent pas et, après avoir scruté quelques cartes plutôt traditionnelles, je me suis laissé tenter par celle du Tarmac qui se donne pour sous-titre la brasserie contemporaine, ce qui se traduit par le décor et le mobilier aussi bien que par les plats proposés. Le Tarmac a ouvert en septembre 2006 à la place de la brasserie De Lacaze. Ses initiateurs, Dominique et Vincent Meillon, ont imaginé un lieu dynamisé par l'emploi des seuls blanc, rouge et noir pour le décor et le mobilier et qui tient du bar à tapas, de la trattoria et de la brasserie (ils ont conservé l'élégant plafond art nouveau). La chef, Véronique Melloul, s'est formée auprès de grandes pointures et a travaillé en Polynésie et à Nouméa. La carte est séduisante et comporte des plats savoureux et imaginatifs, aux influences mêlées . Elle commence par des tapas à 3-4 € (brandade de morue croquante aux arachides ou croquettes de patates douces aux crevettes, papaye légume au curry ou ....), elle se poursuit par des entrées à 6-9 € (foie maigre de canard laqué, carpaccio de betterave et gelée de foin ou crème chaude de potiron et raviole de Brie ou ....), elle continue par des plats bistrots à 14-19 € (blanquette de veau, joue de veau croustillante, riz pilaf ou ....) ou par des plats Tarmac à 14-19 € (tatakis de filet d'autruche, risotto aux champignons shitaké ou sauté de joues de lotte et litchis, émulsion d'ortie et pistache, riz vénéré vapeur ou ....) ; on peut se contenter d'une des salades composées (autour de 12 €) et de viande de bœuf à la plancha (autour de 22 €) ; de jolis desserts sont proposés pour 5-7,5 €. Le midi en semaine, on peut choisir les formules E+P ou P+D à 14 € ou E+P+D à 18 € dans une liste qui est renouvelée en partie chaque jour. Je me suis laissé tenter par la friture d'éperlans sauce aïoli safranée (abondant et pas gras) accompagné par un verre de vin des Côtes de Gascogne (domaine de Joÿ, 2005), suivi par la joue de bœuf en ravigote (copieuse, servie sur une excellente purée de carottes) avec un verre d'AOC Gaillac (château de Saurs, 2004) et j'ai terminé le repas par une tarte tatin aux poires servie avec une glace à la confiture de lait. La carte des vins (27 rouges, 4 blancs, 2 rosés) est lisible et bien construite : chacune des grandes régions viticoles est représentée par 2 à 7 références et on y remarque de bons vignerons comme Coursodon en Saint-Joseph. Quatre des rouges sont proposés au verre (2,5 à 4,5 €) ou en pichet de 50 cl (10 à 18 €) ainsi qu'un blanc et un rosé (3 € au verre, 12 € en pichet), Service aimable et site Internet remarquable.
Trois petits bonheurs culinaires (2ème épisode)
Par Igor Gourévitch le samedi 3 février 2007, 08:28 - babines et bibine
M'en revenant de Caen, passant par Paris, j'ai eu une petite faim et nous sommes allé avec une amie au Buisson ardent. C'est au 25, rue Jussieu, face au campus (métro Jussieu). Le quartier est plutôt réputé pour ses mangeoires et la (né)faste foud y triomphe. Il est difficile d'y trouver un bon restaurant à prix abordable (il y en a de bons dans la rue des Fossés Saint-Jacques mais les prix sont conséquents). J'avais déjà apprécié le menu terroir à 29 € du Buisson ardent pour y avoir diné un soir. Le midi, il propose une formule à 13 € avec une entrée et un plat ou un plat et un dessert et on n'est pas volé, les plats sont alléchants, le service efficace, le pain excellent et on peut choisir un vin adapté parmi cinq références de vin au verre (4,50 €) ou au pichet (7 à 8 € pour 25 cl). Je me suis laissé tenter par une pipérade (onctueuse) sur lit de salade vinaigrette suivi par un petit salé au lentilles assez copieux. La philosophie de la maison telle que la professent le chef (Stéphane Mauduit) et le responsable de la salle (Jean-Thomas Lopez) tient dans la devise : amour de la tradition, passion du vin et convivialité. J'ai pu vérifier que ce ne sont pas de vains mots et que le terme de bistrot gastronomique que visent les responsables se marque bien dans leur façon de revisiter de grands classiques tout en apportant une touche novatrice (par ex. le sauté de joue de porc au cidre, fondue de cardons à l'andouille). La carte des vins est assez variée (elle a été établie avec l'appui de Jean-Michel Deluc, maître sommelier) et pour chaque région on trouve de bons producteurs avec de premiers prix honnêtes. Le service des vins est fait dans des verres Stöltze bien adaptés pour la dégustation. Ancien relai de poste, le cadre est fort agréable avec ses boiseries et ses fresques murales 1925. Il est plus sûr de réserver : 01 43 54 93 02. Fermé samedi midi et dimanche.
vendredi 2 février 2007
Trois petits bonheurs culinaires (1er épisode)
Par Igor Gourévitch le vendredi 2 février 2007, 17:58 - babines et bibine
J'ai eu à faire à Caen en cette fin de janvier 2007 (rendre visite à des amis et revoir le sublime Bourgeois gentilhomme monté par le Poème harmonique). Il y a quelques mois, en lisant dans le Monde du 3 octobre 2006 un article sur les lauréats du concours Talents des cités organisé par le Sénat, j'avais noté que parmi les quatorze lauréats figurait un restaurant gastronomique implanté à la Guérinière, un quartier populaire de Caen. J'ai demandé à mes amis de Caen de s'informer et de réserver une table lors de ma visite.
Le restaurant s'appelle L'assiette sans frontières (17, place de la Justice 14000 Caen), il est tout près du château d'eau de la Guérinière et de la station de tramway Liberté. La façade est habillée de bois et l'intérieur est pimpant, le mobilier simple est inspiré de l'artisanat africain et les murs accueillent une exposition (photos des manuscrits et de l'oasis de Thiès lors de ma visite).
Les menus proposés mêlent des saveurs d'ici et d'ailleurs dans une cuisine gastronomique goûteuse et très joliment présentée. Les prix sont étonnants : plat du jour 8 euros/entrée et plat ou plat et dessert 10 euros/entrée, plat et dessert 12 euros. Le service est attentionné.
Le jour de ma visite je me suis régalé d'un clafoutis au sarrasin, carottes vichy et touches d'andouille suivi de saint-jacques en croûte de noisette, tripes en cigarette et topinambours (avec supplément de 3 €) et pour finir un dessert de banane cuite et crue, raisins acidulés en crumble, coco et chocolat blanc.
La carte des vins est assez restreinte mais on peut trouver ce qui convient parmi les 4 blancs (dont un VdP des Côtes de Gascogne à 10 euros), parmi les 4 rouges (dont un corbières à 13 euros) ou parmi les 2 rosés (dont un vin des Pouilles à 11 euros) sans compter les trois vins (un blanc, un rouge, un rosé) servis au verre (1,30 €) ou au pichet de 25 et 50 cl (2,50 et 4,70 €). La carte propose d'autres plats bien appétissants : andouille de Vire et oignons condimentés sur une tranche de pain (7,50 €) ; foie gras poêlé sur lit de betteraves rouges aux épices à « tchai » (9 €) ; tajine d'agneau et légumes de saison (10 €) ; mûres chaudes, madeleines tièdes et crème glacée (4,50 €).
C'est le statut de l'entreprise qui rend possible la modération des tarifs. Elle a été créée par l'association de lutte contre les exclusions Les chemins de traverses dans le cadre du dispositif de zone franche urbaine (ZFU) sous forme d'une SARL et d'une SCIC (société coopérative d'intérêt collectif) et bénéficie d'une exonération des charges sociales et fiscales pendant cinq ans. Quatre emplois équivalent plein temps ont été créés par cette entreprise d'insertion. Pour en savoir plus et avoir un aperçu de la salle cliquez sur http://www.assiettesansfrontieres.fr .
L'Assiette est ouverte le midi du lundi au vendredi ; accueil de groupes sur réservation le soir. Il est prudent de réserver : 02 31 72 88 05.
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